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Zéro émission :
Les concessionnaires se dirigent vers l’avenir

La Loi véhicules zéro émission (Loi VZE) et ses règlements sont entrés en vigueur le 11 janvier 2018. Si d’autres états américains se sont dotés de lois similaires, le Québec est la première province canadienne à adopter une telle législation. Le 30 avril 2018, on comptait 27 014 véhicules électriques sur les routes du Québec. Ce nombre connaît une croissance importante d’environ 50 % par année. La Loi VZE vise tout véhicule électrique (« VZE »), hybride rechargeable (véhicule à faible émission, ou « VFE ») ou à hydrogène (véhicule à pile à combustible « VPC »). Le gouvernement fixe les quotas que doivent atteindre les constructeurs, qui accumulent des crédits lorsqu’ils vendent ou louent à long terme ces véhicules. S’ils n’atteignent pas ces cibles, les constructeurs doivent payer des redevances au gouvernement ou acheter des crédits auprès d’autres constructeurs plus verts. Les cibles augmentent chaque année, ce qui permet au gouvernement de prévoir qu’en 2025, une voiture sur dix sera verte.

Une demande mondiale croissante

Les consultants de Navigant Research1 estiment que les ventes de véhicules légers électriques atteindront près de 11 millions d’unités d’ici 2025, soit 9 % des ventes totales de véhicules légers. Entre 2015 et 2016, les ventes mondiales de véhicules électriques ont augmenté de 40 % pour un total de 770 000 véhicules. Il y a actuellement dans le monde plus de 2 millions de véhicules électriques.

Plan d’action en électrification des transports 2015-2020

Le 9 octobre 2015, le gouvernement du Québec dévoilait son plan d’action en électrification des transports 2015- 2020. Il y mentionnait vouloir participer à la lutte contre les changements climatiques, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et atteindre, d’ici 2020, le nombre de 100 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables immatriculés au Québec.

Une cible ambitieuse, atteignable, mais…

Bien que cette cible soit ambitieuse, il est possible de l’atteindre si le gouvernement du Québec a une vision globale du dossier. La CCAQ est d’avis qu’à elle seule, la Loi VZE ne permettra pas au gouvernement d’atteindre l’objectif de 100 000 véhicules électriques et véhicules hybrides rechargeables immatriculés au Québec d’ici 2020. C’est pourquoi elle lui propose l’adoption de ces mesures :

I. Investir les ressources financières nécessaires à l’implantation de milliers de bornes publiques, dont 2 000 bornes à recharge rapide. Le premier ministre est au courant du fait que la rareté des bornes représente le plus important obstacle à l’expansion des ventes de véhicules électriques. C’est pourquoi il a annoncé, le 20 avril dernier, que le gouvernement du Québec s’assurerait que 2 500 bornes de recharge pour les véhicules électriques soient offertes aux citoyens d’ici deux ans, sans toutefois préciser quelle serait la proportion de bornes à recharge rapide. Le 15 mai suivant, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, M. Pierre Moreau, présentait un projet de loi à l’Assemblée nationale dont l’objectif vise à ajouter 1 600 bornes à recharge rapide d’ici 10 ans. La CCAQ est heureuse de ces deux annonces;

II. Outre le rabais à l’achat d’actuellement 8 000 $, le gouvernement du Québec pourrait envisager d’autres mesures afin de stimuler l’acquisition par les consommateurs des véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. En effet, le gouvernement du Québec pourrait envisager de supprimer ou de réduire la portion provinciale (TVQ) de la taxe de vente pour les véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. En cette période d’élections, la CCAQ juge qu’une telle mesure, limitée dans le temps, accélèrerait la vente de ces véhicules;

III. Octroyer aux propriétaires de logements, de bâtiments commerciaux et aux syndicats de copropriété, des subventions pour l’installation de bornes électriques et

de leurs infrastructures d’alimentation électrique. Dans sa politique de mobilité durable 2030, le gouvernement du Québec mentionne qu’il entend poursuivre ses efforts en vue d’améliorer le réseau de recharge dans les immeubles à logements multiples et dans les nouveaux immeubles de bureaux;

IV. Investir en publicité afin d’augmenter la conscientisation du grand public quant aux avantages et aux bienfaits des véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. La CCAQ est heureuse que le ministre Pierre Moreau ait versé 4 millions de dollars à Transition énergétique Québec, soit l’organisme responsable du programme Roulez Électrique et de la sensibilisation du public relativement à l’électrification des transports. Cettesubvention est consacrée au lancement d’une campagne de sensibilisation, d’information et d’éducation sur les véhicules électriques. À cet effet, l’exemplarité de l’état est essentielle car le gouvernement ne peut obliger les acquéreurs de véhicules à faire l’achat de véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables s’il ne donne pas l’exemple. Le gouvernement compte d’ailleurs, à partir de 2025, mettre en place des mesures à l’attention de ses ministères et organismes. En leur obligeant l’acquisition exclusive de véhicules 100 % électriques pour leur parc de véhicules pour le transport de personnes, l’état démontre qu’il faut faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs;

V. Investir en formation sur la vente et le service après-vente des véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. La formation continue et le développement des compétences du personnel sont des éléments clés de l’électrification des transports. C’est pourquoi la CCAQ a entrepris de former les concessionnaires et leurs équipes de vente sur l’approche technique à privilégier non seulement pour vendre des véhicules hybrides rechargeables et 100 % électriques, mais également pour accueillir le public dans le monde de l’électromobilité. Elle produira sous peu un dépliant de livraison destiné à l’acquéreur d’un véhicule 100 % électrique ou hybride rechargeable.

La CCAQ : branchée vers l’avenir.