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Une démocratie en santé : La société québécoise est sortie grandie de l’exercice démocratique que fut l’élection du 3 octobre dernier

Peu importe le parti politique pour lequel vous avez voté, la vision politique en laquelle vous croyez ou votre degré d’intérêt pour le débat public, vous devriez vous réjouir des résultats de la dernière élection, et ce, pour deux raisons.

Stabilité démocratique

En accordant à la Coalition Avenir Québec un second mandat majoritaire, les électeurs et électrices ont d’abord et avant tout choisi la stabilité. Ils ont voulu donner au gouvernement caquiste l’occasion de poursuivre les réformes déjà en place, celles qui étaient en veilleuse à cause de la COVID-19 ou bien inachevées.

Mais pourquoi, pourrait-on demander, la stabilité est-elle si importante ? Tout simplement parce qu’elle permet plus facilement d’innover, d’augmenter la productivité et d’entreprendre de nouveaux projets. Autrement dit, la stabilité procure davantage de prévisibilité.

À cet égard, on devrait se réjouir du fait que plusieurs ministres ont été reconduits leur fonction. Pensons à Benoit Charette, qui reste ministre de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. De Pierre Fitzgibbon, qui conserve le portefeuille de l’Économie et de l’innovation, ou à Éric Girard, qui demeure ministre des Finances.

Il est en effet toujours plus facile pour les acteurs économiques de travailler avec des ministres qu’ils connaissent déjà et avec lesquels ils ont noué des relations de confiance qu’avec des ministres qui changent régulièrement de fonction.

Diversité démocratique

L’autre raison pour laquelle on devrait se réjouir des résultats de l’élection concerne l’offre politique et, plus particulièrement, la présence de partis politiques qui reflètent toutes les composantes de la société québécoise.

Les électeurs avaient le choix entre cinq partis politiques : la Coalition Avenir Québec (CAQ), le Parti libéral du Québec (PLQ), Québec solidaire (QS) et le Parti conservateur du Québec (PCQ).

La présence d’autant de partis politiques est sans précédent dans la mesure où, durant soixante ans, les électeurs avaient principalement le choix entre deux partis politiques, le PLQ et le PQ, qui proposaient respectivement de rester dans la fédération canadienne (PLQ) ou d’en sortir (PQ).

Or, aujourd’hui, c’est plutôt la diversité qui caractérise l’échiquier politique. C’est d’ailleurs ce qu’indique les pourcentages de votes qu’ont obtenus les cinq partis politiques lors de la dernière élection – CAQ (40,98 %), PLQ (14,37 %), QS (15,43 %), PCQ (12,91).

Si on additionne les pourcentages du PLQ, de QS et du PCQ, on obtient un pourcentage plus élevé que la CAQ.

L’offre politique est donc non seulement plus grande qu’elle ne l’était auparavant, mais elle semble mieux refléter les aspirations des électeurs, que ce soit les fédéralistes, les souverainistes, les partisans de la droite économique et de la liberté ou du progressisme et de la justice sociale.

D’une certaine façon, les électeurs québécois n’ont jamais eu un éventail de choix politiques aussi importants que lors de l’élection du 3 octobre.

Il s’agit d’un signe fort de vitalité de la démocratie québécoise, ne serait-ce que parce qu’il ne peut y avoir de démocratie que s’il y a une diversité de choix de partis politiques et de visions de la société.

Reste à savoir ce que le gouvernement caquiste fera du mandat qui lui a été confié, ce que les partis d’oppositions proposeront afin d’améliorer les réformes du gouvernement et si M. Legault sera tenté de briguer un troisième mandat.

Une chose est néanmoins sûre : même si elle n’est pas parfaite, la démocratie québécoise montre des signes de vitalité, ce dont peuvent se réjouir les citoyens, les entreprises et tous les acteurs économiques.