espace membre

Le choc des générations sur le marché du travail

Les conflits ou les difficultés de communication dans les milieux de travail entre les générations ne datent pas d’hier. Cela peut s’expliquer par le fait que plusieurs d’entre elles se côtoient sur le marché du travail : les baby-boomers, la génération X, les milléniaux (Y) et la génération Z. Évidemment, elles n’ont pas toute la même vision du travail et on peut s’attendre à ce que leurs valeurs, leur style de communication et leurs attentes soient différents et créent des froids. Ces multiples dissemblances s’expliquent en partie par le contexte social, politique et économique dans lesquels les membres de ces générations ont grandi.

Les baby-boomers se dirigent massivement vers la retraite, laissant beaucoup de postes-clés vacants. De leur côté, les employés de la génération X rêvent aux postes à responsabilités tant promis par le passé. Les milléniaux (Y), pour leur part, exigent des horaires flexibles et un cadre hiérarchique moins strict, tandis que les Z font leur entrée sur le marché du travail et cherchent à faire leur propre chemin. Ouf! Quel meltingpot intergénérationnel! Vous aurez rapidement compris que cela devient un véritable défi pour les gestionnaires, mais aussi pour tous les employés parce que ces quatre générations sont vraiment très différentes dans leur rapport au travail. Comment réussir à relever les défis qu’apporte ce choc des générations? Il apparaît nécessaire de comprendre fondamentalement ce qui explique ces différences, et ce, afin de favoriser les communications et la synergie entre les membres des différentes générations. Voici, globalement, ce qui les démarque, mais sachez que chaque humain est unique et que les exemples ci-dessous définissent une majorité.

GÉNÉRATION BABY-BOOMERS (1946 À 1965)

Selon le recensement de Statistique Canada de 2011, 9,6 millions de personnes, ou près de 3 Canadiens sur 10 (29 %), étaient des baby-boomers. Dix ans plus tard, cette tranche de la population n’est plus en majorité, au contraire, elle diminue d’année en année. C’est une génération qui possède en général une éthique du travail marquée. Les baby-boomers sont loyaux, contestent rarement les directives et ont le goût de la performance. D’ailleurs, ils ont bâti plusieurs grandes institutions et doivent maintenant passer le flambeau. Cette génération est celle qui a le moins tendance à poser problème, à enfreindre les règles ou à manquer de respect envers une source d’autorité. Chose rare en 2022, la grande majorité de ce groupe d’âge reste habituellement avec le même employeur jusqu’à la retraite.

GÉNÉRATION X (1966 À 1972-1980, LES DATES EXACTES DE SON DÉBUT ET DE SA FIN NE FONT PAS CONSENSUS)

Selon Statistique Canada, environ 7,5 millions de personnes vivant au Canada en 2020 sont nées entre 1966 et 1980, ce qui correspond à environ 20 % de la population totale. Cette génération se définit comme la génération « tampon » ; une souche transitoire qui désire régler les problèmes du passé et montrer aux générations futures où nous

devrions nous diriger. Avec les babyboomers, ils ont en commun l’importance des structures hiérarchiques, les performances et la stabilité d’emploi, mais ils ont eu énormément de difficulté à entrer sur le marché du travail, contrairement aux boomers. De plus, l’humain est davantage au coeur des valeurs des personnes faisant partie de cette génération. D’ailleurs, ils ont de fortes revendications en matière de qualité de vie et la conciliation travail-vie personnelle est l’une de leurs grandes préoccupations.

GÉNÉRATION (Y) MILLÉNAIRE (1972 À 1992)

Selon les données du Recensement de 2011, 9,1 millions de personnes, ou 27 % de la population totale, appartenaient à la génération des enfants des baby-boomers. À ce moment, c’est la génération la plus présente sur le marché du travail. Ils veulent vivre des expériences, c’est-à-dire travailler pour pouvoir expérimenter, voyager, apprendre. Il s’agit davantage de vivre leur passion plutôt que de faire quelque chose de stable ou de payant. Souvent, ceci se traduit par le goût de gérer leur horaire de travail et sa durée. Ils sont des adeptes de la flexibilité, de la mobilité et du télétravail. Pour les milléniaux, un bon patron représente quelqu’un qui va reconnaître leurs forces et les mettre en valeur, un peu comme un mentor. D’un autre côté, cette génération maîtrise très bien les outils numériques, car ils ont grandi avec ceux-ci. L’entreprise peut donc bénéficier de leur facilité à s’adapter aux technologies les plus récentes.

GÉNÉRATION Z (1993 ET 2011)

Les petits derniers du marché du travail représentent 7,3 millions de personnes, soit 22 % de la population totale, qui ont été dénombrées au Recensement de 2011. Tout comme les milléniaux, ils sont attirés par le télétravail et la conciliation travail-vie personnelle. Ils entendent aussi donner un sens à leur carrière. De plus, ils amènent des changements importants dans les milieux de travail, mais aussi dans la société, parce qu’ils ont des valeurs différentes. Ils sont curieux, lucides et informés, voire surinformés! Ce sont des entrepreneurs en herbe, ils ont souvent plus voyagé que leurs aînés et ils sont partagés entre leur propre culture et celles d’ailleurs. Ainsi, comme vous pouvez le constater, les générations se suivent, mais ne se ressemblent pas. Malgré tout, il est pourtant bien possible de diriger une équipe mixte. Chaque groupe d’âge apporte au marché du travail ses forces et ses limites, le rendant ainsi plus intéressant, plus dynamique et plus compétitif. N’oubliez pas que la pénurie de main-d’oeuvre fait en sorte que les employés ont l’avantage. Il est donc primordial que les dirigeants et gestionnaires veillent à ce que les travailleurs des générations X-Y-Z s’épanouissent, puisque c’est ce qu’ils recherchent après tout! Ainsi, voici quelques trucs en vrac pour vous aider :

  • Assurez-vous de comprendre les motivations des différentes générations. Lire ce texte est un excellent départ! ;
  • Créez un environnement de travail dans lequel chacun se sent valorisé et motivé ;
  • Gardez en tête que les jeunes cherchent à vivre une expérience au travail et non seulement à accomplir des tâches ;
  • Favorisez une communication ouverte et honnête et une culture tolérante à l’égard des différences ;
  • Développez un leadership de proximité ;
  • Accordez régulièrement du temps de partage et de rétroaction avec les employés ;
  • Agissez comme mentor : les baby-boomers et la génération X ont énormément de compétences transversales à transmettre aux générations futures.

En somme, lorsque ces différentes générations d’employés sont gérées adéquatement, les concessions peuvent y découvrir un avantage concurrentiel en utilisant les talents et les compétences de chaque génération pour obtenir une performance optimale!

 

 

Références :

SCALABRINI, Pascale et Marie-Ève LANDRY. « Les défis de la gestion intergénérationnelle », Affaires RH. Consulté le 18 février 2022

HACHÉ, Vanessa. « Le choc des générations en milieu de travail », Regard 9, ICI Première. Audio fil, jeudi 13 septembre 2018. Écouté le 18 février 2022

STATISTIQUE CANADA. 2009. « Les générations au Canada », produit no 98-311-x/98-311 au catalogue de Statistique Canada, version mise à jour en 2011, Ottawa, Ontario. Consulté le 18 février 2022