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La main-d’oeuvre féminine : une valeur ajoutée pour l’industrie

Le comité sectoriel de main-d’œuvre des services automobiles (CSMO-Auto) travaille depuis plusieurs années à promouvoir l’industrie des services automobiles et ses métiers auprès de différentes clientèles, dont les femmes. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, la population féminine représente un bassin de travailleur très intéressant pour les entreprises. Pourtant, le pourcentage de femmes qu’on y retrouve est faible ; 18 % d’entre elles ont intégré l’industrie. Que pouvons-nous faire pour attirer plus de femmes dans ces milieux de travail bien particuliers ?

Certaines initiatives ont été prises dans le passé. Le CSMO-Auto, par exemple, a reçu une subvention de Condition féminine Canada pour développer un modèle de mentorat des femmes dans l’industrie. Bien que le projet ait suscité l’intérêt des entreprises, il s’est avéré difficile de mettre en place le modèle proposé parce qu’il fallait encore améliorer l’accueil et l’intégration des femmes en milieu de travail (l’intégration concerne les travailleuses qui pratiquent des métiers non traditionnels comme mécanicienne, carrossière, conseillère technique, commis de pièces). Ce projet a toutefois permis de constater l’importance de sensibiliser les employeurs à l’embauche des femmes et à la bonification des pratiques RH en entreprise.

D’autres industries, où les femmes se font également plus rares, déploient d’importantes stratégies pour augmenter leur attractivité. Le secteur de la construction, par exemple, consacre budget et ressources à la mise en place d’un programme spécifique d’attraction et d’intégration des femmes. La concurrence s’y intéresse donc déjà, et pour cause : même dans les centres de formation professionnelle, il est difficile d’attirer la gent féminine, et n’allez pas croire que c’est en raison des difficultés physiques qu’elle éprouve à exercer ces métiers !

Que faut-il aux entreprises de l’industrie pour attirer davantage les femmes ?

Le marché de l’emploi actuel propose aux femmes de plus en plus de postes différents au sein d’une panoplie de secteurs. En effet, le renouvellement du bassin de main-d’œuvre et le fait que plusieurs femmes sont maintenant diplômées favorisent leur présence sur le marché du travail, qu’elles intègrent d’ailleurs massivement. Pour l’ensemble des femmes âgées de 15 à 64 ans, le taux d’activité a augmenté, passant de 46 % en 1976 à 76 % en 2015.

Malgré ce contexte favorable, selon le Comité consultatif femme (CCF) , « la problématique de l’accès et du maintien des femmes en l’emploi n’est ni résolue ni révolue. En effet, l’augmentation importante du nombre de femmes sur le marché du travail depuis les dernières décennies ne signifie pas pour autant qu’elles bénéficient d’une amélioration substantielle de leurs conditions de vie »

Une grande concurrence dans les secteurs d’emploi traditionnels

Toujours selon le CCF :

  • Il y aurait une concentration de femmes dans les secteurs traditionnellement féminins, qui proposent des postes moins payants que ceux habituellement pourvus par des hommes.
  • Le revenu annuel des femmes serait encore 25 % moins élevé que celui des hommes.

Certains milieux, plus compétitifs et plus attractifs, se démarquent en offrant aux femmes des conditions de travail et des mesures de conciliations travail-vie personnelle avantageuses. Selon le CCF, «la conciliation travail-famille-étude reste l’apanage des femmes. L’arrivéedes enfants amène plusieurs difficultés pour [elles] sur le marché du travail, et ce, malgré les programmes gouvernementaux de garderie et d’assurance parentale ».

Enfin, selon la dernière étude sur la conciliation travail-vie personnelle réalisée par le CSMO-Auto, deux fois plus de femmes que d’hommes oeuvrant au sein de l’industrie des services automobiles se retrouvent en situation de proche aidant. Les résultats de cette même étude démontrent que les femmes prennent davantage de congés pour les enfants, et qu’elles sont souvent responsables de leur transport.

Les femmes dans l’industrie des services automobiles

Le secteur des services automobiles compte désormais 18 % de femmes. La majorité occupe des postes de commis aux achats (37 %) et préposée aux services (34 %)2.

Chez les concessionnaires ou les marchands de véhicules plus spécifiquement, les femmes obtiennent principalement des postes de conseillère technique, de conseillère en vente, de gestionnaire et de préposée à l’esthétique.

Pour être attrayante et retenir la main-d’œuvre féminine, l’industrie des services automobiles devra rivaliser avec les autres secteurs d’emploi en favorisant, entre autres, l’apparition de conditions d’emploi équitables et de mesures de conciliation travail-vie personnelle.

Les cinq mesures de conciliation travail-vie personnelle à privilégier pour la rétention des travailleuses sont :

• L’horaire flexible;
• La semaine de travail comprimée;
• Le décalage de la journée de travail;
• Un congé payé pendant la semaine de la relâche; • Une banque de congés familiaux.

Comme il l’a été présenté lors du Sommet Solutions RH 2019, ces mesures certes, attirent les femmes, mais représentent aussi une nouvelle approche RH qui permet à tous les employés de bénéficier d’une expérience agréable en milieu de travail. C’est le plus rapidement possible que l’industrie doit bonifier ses façons de faire afin de mieux répondre aux besoins des nouvelles générations de travailleurs.

La relève

Chose certaine, la main-d’œuvre féminine est un atout indispensable pour l’industrie automobile. Cela dit, pour l’attirer, il faudra y mettre les efforts nécessaires en lui proposant, entre autres, d’intéressantes possibilités d’avancement.

L’industrie a beaucoup à offrir, mais elle n’est malheureusement pas seule. Dans le contexte actuel, elle devra tout faire pour se démarquer des autres secteurs.