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Comment attirer une relève féminine dans l’industrie de la carrosserie

Au cours des cinq dernières années, les femmes constituaient en moyenne 13,32 % des nouveaux diplômés du DEP en carrosserie. Cela dit, celles-ci représentent toujours 2,5 % des effectifs de débosseleurs et de réparateurs de carrosserie diplômés au Québec. L’industrie de la carrosserie demeure un milieu typiquement masculin, mai cette situation pourrait toutefois changer bien rapidement.

En effet, plusieurs indices, notamment différentes études sur le sujet et certaines des nouvelles pratiques des ateliers, laissent croire que l’industrie s’interroge sur le recrutement de la main-d’œuvre féminine. Le rapport l’Avancement des femmes dans l’industrie automobile de l’AIA Canada et l’étude Besoins et obstacles des femmes et des employeurs (euses) en lien avec les conditions de travail et la conciliation travail-vie personnelle du CSMO-Auto proposent, pour leur part, des pistes de solution visant à attirer et à retenir les femmes dans l’industrie. Ces recommandations incluent la modification de la culture d’entreprise afin de la rendre plus inclusive et la sensibilisation de l’ensemble du personnel aux avantages d’une présence féminine sur les lieux de travail. À ce sujet, Mme Milèna Daisy Lévesque, contrôleure chez Carrossier CarrXpert Jacques Lévesque, affirme qu’il est plus facile d’intégrer et de retenir une employée lorsque certains autres membres féminins font déjà partie de son équipe de travail. Un milieu mixte semble donc encourager une culture d’entreprise ouverte aux femmes.

Les études de l’AIA et du CSMO-Auto rapportent également qu’une promotion plus représentative des métiers permet non seulement de sensibiliser le public à leur réalité, mais également d’attirer la relève. À ce sujet, Mme Milèna Daisy Lévesque pense que la façon dont nous présentons notre industrie au public a, elle aussi, un impact sur l’attraction de la main-d’œuvre, entre autres féminine. Mme Lévesque propose de mettre en lumière les aspects méconnus de la carrosserie qui sont susceptibles d’inciter les femmes à la choisir. Elle fait notamment référence au travail de minutie, à la

relation étroite avec les technologies de dernier cri et à l’environnement de travail propre, lumineux et ordonné que propose le métier. De son côté, Mme Chantal Poliquin, directrice de la carrosserie Spinelli Pierrefonds-Roxboro, insiste sur l’importance de promouvoir des métiers liés à la carrosserie, et ce, dès l’école secondaire. La directrice pense que l’industrie devrait compter sur des porte-paroles tantôt masculins, tantôt féminins afin que les élèves, et surtout les jeunes filles, constatent qu’un vaste éventail de métiers liés à la carrosserie peuvent leur convenir. De plus, Mme Poliquin fait mention des qualités requises pour exercer le métier de carrossier et qui sont susceptibles d’attirer les femmes, soit la patience, la minutie, l’écoute et la communication.

Enfin, la conciliation travail-vie personnelle reste un excellent argument pour attirer les femmes dans l’industrie. Le CSMO-Auto présente d’ailleurs cet avantage concurrentiel comme un levier organisationnel permettant d’attirer et de retenir la main-d’œuvre féminine. Les mesures de conciliation travail-vie personnelle, qui sont généralement peu coûteuses, peuvent prendre la forme d’échanges d’horaires de travail, d’horaires flexibles, de semaines de travail comprimées, d’utilisation d’une banque d’heures, etc. Mme Lévesque abonde en ce sens, et ajoute que si les femmes sont heureuses de bénéficier de ce type de mesures, il en va de même pour les hommes et les parents en général. Elle ajoute finalement qu’il faut simplement « s’intéresser aux besoins de la personne, peu importe que ce soit un homme ou une femme, pour que toute l’industrie en profite. »